Saprophytes version 10.0

Si vous n’aviez jamais entendu parler de saprophytes, il n’y a pas de quoi avoir honte. Je vous avoue que moi non plus. Après avoir lu l’article que leur consacre Wikipédia, je ne pense pas qu’il s’agisse d’une très grande lacune de culture générale. Le terme saprophyte est dérivé du grec ancien : sapros (putride)…

Ateliers, brainstorming et réseautage

Cap sur Lille donc, même si je suis allergique aux moisissures et que les Saints de glace s’amusent à m’envoyer des averses de grêle. Il m’aura fallu chercher un peu, car la rencontre en plein air initialement prévue au Jardin Ressource a été transférée à La Chaufferie, météo oblige. Un mal pour un bien finalement, car il s’avère que La Chaufferie est le quartier-général des Saprohytes. C’est au-dessus de l’ancienne filature Mosley que Pascaline Boyron et ses collègues ont tout récemment aménagé leur atelier. Le rez-de-chaussée ressemble encore quelque peu à un chantier, mais il sera prochainement aménagé en un espace collectif inspirant, qui accueillera des ateliers, des séances de brainstorming et des activités de réseautage.

Fil rouge : la collectivité

Leur fonctionnement est entièrement axé sur l’aspect collectif, comme nous l’explique Pascaline, l’une des fondatrices : « Les Saprophytes existent depuis plus de dix ans. C’est en 2007 que nous avons lancé ce qui était initialement une collaboration entre esprits créatifs. Dix ans plus tard, nous avons transformé cette collaboration en société coopérative. Aujourd’hui, six des fondateurs sont toujours actifs au sein des Saprophytes : quatre architectes et deux paysagistes. Autour du collectif gravite un vaste réseau de maîtres d’ouvrage, de personnalités politiques, d’habitants, d’entreprises et de sympathisants. Dans nos projets, nous misons autant que possible sur le processus participatif, qui est pour nous l’un des facteurs clés du succès d’un projet. Au bout du compte, la ville est l’affaire de chacun d’entre nous. »

Un terrain d’expérimentation idéal

Ces projets sont très variés. L’un d’eux est le Jardin Ressource à Lille, un jardin partagé au milieu de la ville. Cette expérimentation a été initiée par Les Saprophytes, qui y sont toujours présents chaque mercredi après-midi : « Le Jardin Ressource est un projet social et pas un projet économique. Tous ceux qui viennent jardiner peuvent profiter gratuitement des récoltes. Ce n’est pas un jardin d’agrément ou un jardin potager typique. Nous y menons des expériences avec des plantes comestibles qui ne sont pas connues ou ont simplement été oubliées. Pour nous, c’est aussi un terrain d’expérimentation idéal puisque nous travaillons souvent sur le jardinage ‘comestible’ en tant que paysagistes. Dans le Jardin Ressource, nous plantons différentes variétés de fruits et légumes et testons diverses méthodes de production. Aujourd’hui par exemple, il y a un atelier concernant la récolte de pleurotes et de shiitakes sur des troncs d’arbre. »

Outre le Jardin Ressource, Les Saprophytes participent également à des projets prestigieux ou innovants en France et à l’étranger, y compris en Belgique, et jusqu’au Sénégal. Ils accompagnent aussi les organisations et associations qui cherchent à exploiter judicieusement l’espace public ou souhaitent approfondir l’idée du « communautaire ».

Vous pouvez suivre Les Saprophytes sur www.les-saprophytes.org, ou mieux encore, participer à une de leurs formations, assister à un séminaire ou retrousser littéralement vos manches lors d’un atelier. Les Saprophytes sont en tout cas passés maîtres dans l’art de transformer des choses tout à fait banales et quotidiennes en initiatives chaleureuses et bouillonnantes, avec une place pour chacun. Bref, des saprophytes version 2.0., voire 10.0 !

Conny Van Gheluwe

Photos : Les Saprophytes

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