Tiers lieux – Des ateliers qui ouvrent la voie aux possibles
À la fin des années 1980, le sociologue américain Ray Oldenburg a introduit le concept de ” troisième lieu”, hors du domicile (le premier) et de l’entreprise (le deuxième). Les tiers lieux constituent un espace seuil, à la frontière entre l’intérieur et l’extérieur, le public et le privé, entre différentes sphères de vie et quartiers de la ville. Ce sont des espaces ouverts à des publics divers et à toutes sortes de “faire” ensemble. Co-working, apprentissage, rencontre, repas, projets artistiques, agriculture urbaine, économie de partage, fablabs… On les appelle aussi parfois des lieux du faire ensemble. Il s’agit souvent de projets numériques avec des gadgets technologiques comme l’IA, la réalité virtuelle ou les imprimantes 3D. Les tiers lieux qui proposent également un atelier et des équipements techniques pour ceux qui veulent travailler avec de vrais matériaux sont plus rares. Nous allons en présenter deux, de part et d’autre de la frontière franco-belge.
Tiers lieux – Ateliers geven ruimte aan mogelijkheden
Eind jaren 1980 introduceerde de Amerikaanse socioloog Ray Oldenburg het begrip van de ‘derde plek’ naast het huis (de eerste) en de werkplek (de tweede). Tiers lieux vormen een drempelruimte, op de grens tussen binnen en buiten, publiek en privé, tussen verschillende sferen van het leven en delen van de stad. Het zijn ruimtes die openstaan voor een divers publiek en voor allerlei vormen van samen ‘doen’. Co-working, leren, ontmoeten, eten, artistieke projecten, stadslandbouw, deeleconomie, fablabs… Makersplekken worden ze soms ook genoemd. Vaak gaat het dan over digitale projecten met technologische snufjes als AI, Virtual Reality of 3Dprinters. Tiers lieux die ook atelierruimte en technische uitrusting ter beschikking stellen voor wie met echte materialen aan de slag wil, zijn zeldzamer. We belichten er twee, aan beide kanten van de grens.

Bolwerk à Courtrai est un havre culturel qui met l’accent sur la création, la rencontre, l’émerveillement et l’écologie. Le grand hangar Bolwerk est une ancienne usine textile qui se dresse au bord d’une zone industrielle le long du canal Courtrai-Bossuit. Derrière le grand portail se cache un autre monde. Un bar d’été, un petit verger et un jardin qui s’ouvrent sur la piste cyclable qui longe l’eau, et dans le grand hall, l’atelier. Cet espace de fabrication est le cœur de Bolwerk, où les idées et les conceptions émergent. Ici, pas d’écrans ou d’électronique à outrance, tout est fabriqué avec des “vrais” matériaux. La plupart du temps à la main, sous la direction experte de Servaas Benoît, ébéniste-artiste et frère du coordinateur Ruben Benoît.
En 2005, un premier projet expérimental pour les jeunes a vu le jour ici, avec un studio audiovisuel : le Cirque de Volonté. Soixante jeunes ont créé un spectacle de cirque musical nomade. “Avant tout, nous voulons être un lieu où les gens peuvent s’exprimer techniquement et artistiquement, où les choses sont faites pour la communauté”, déclare Benoît. Par le passé, Bolwerk a réalisé quelques grands projets sur commande. Il s’agissait notamment de grands projets de construction, comme la caravane mobile Uitwijken. Ou encore l’île aux caravanes de La Petite Fabriek (Tournai), pour laquelle des roulottes hors d’usage ont été transformées en magnifiques caravanes. Ici sont nées des poupées mécaniques géantes pour GoneWest et pour Courtrai, et tous les meubles présents sur le site proviennent également de leur propre atelier.
Le nouvel atelier de fabrication de Bolwerk associe des compétences traditionnelles à un nouvel arsenal d’outils. L’atelier de sculpture est un atelier de construction qui met l’accent sur l’artisanat, la technique et la récupération des matériaux. La signature est sans équivoque : esthétique, fonctionnelle et durable. Comme le bar à l’étage, le système de récupération de l’eau, les projets pour la terrasse et un espace de résidence pour les artistes ou les collectifs. Un fonctionnement de base s’est développé sous le nom de “Jongbloed”. Accessible, expérimental et axé sur les opportunités scéniques et le développement des talents. Pour la construction et la décoration, Bolwerk met à disposition son atelier meublé et son expertise en matière de fabrication.
Dans un premier temps, les jeunes ont été invités à participer à l’aménagement du site de Bolwerk. Dans un deuxième temps, les jeunes ont eu la possibilité de contribuer à la conception et à la construction d’installations, de performances et d’objets pour l’espace public. Pour beaucoup, c’est l’occasion de manipuler des machines ou des matériaux qu’ils ne connaissent pas encore. L’apprentissage de techniques et la pratique d’outils pour lesquels il n’y a guère de temps à l’école sont également possibles ici. Benoît montre la rampe métallique de la passerelle : “Fabriquée par deux filles qui aimaient souder et forger”.
Comment apprennent-ils cela ? Par la pratique, avec les ‘Blacksmiths’, un groupe de jeunes qui travaillent avec le forgeron Jonas, qui a sa forge sur place. Ils échangent des connaissances, des matériaux et des expériences par la pratique. : du peer to peer learning, appelé aussi : apprentissage entre les pairs, qui sollicite le collaboratif pour acquérir de nouvelles compétences. Bolwerk forme ainsi un réseau d’apprentissage spontané composé de personnes aux talents variés qui passent par là en tant qu’indépendants, bénévoles ou professionnels. Il y a de la place pour grandir, pour expérimenter.
“Jongbloed” souhaite impliquer activement les bénévoles dans l’atelier. Grâce à des moments de travail ouverts, ils découvrent de près et en pratique le processus de conception et de création. L’esprit d’entreprise et la participation viennent naturellement. Benoît : “Nous n’organisons pas d’ateliers sans engagement, mais des modules d’atelier où la théorie est mise en pratique et vice versa”. Pas d’exercices, donc, mais directement “pour de vrai” ! Cela accroît le dévouement et l’engagement des jeunes lorsque leurs créations sont réellement utilisées et qu’elles font partie d’un ensemble plus vaste. “Nous sommes entourés d’une communauté qui ne cesse de croître. Les jeunes viennent à “Jongbloed” par curiosité. Ainsi, un écosystème de soutien mutuel et d’expertise se développe progressivement, où l’expérimentation a sa place”. La mise à disposition d’une expertise et d’un atelier équipé pour la création et la construction d’installations artistico-techniques est tout à fait unique. Il s’agit d’un soutien très précieux pour les (jeunes) créateurs-artisans du secteur créatif, toujours axé sur l’espace public. L’échange artistique est essentiel”, explique Benoît.
Mais des créateurs professionnels ou des entreprises peuvent également travailler dans l’atelier pendant une période plus longue grâce au programme de résidence. De cette manière, l’atelier Bolwerk devient également un lieu de rencontre pour les artisans, les entrepreneurs et les artistes. Les créatifs au profil plus technique, ou tous ceux qui souhaitent affiner leurs compétences artisanales, trouveront ici une place et du matériel. Bolwerk est clairement plus qu’un simple atelier partagé pour ceux qui manquent d’espace chez eux. Les collaborations artistiques sont axées sur le contenu.
L’importance et le caractère unique de Bolwerk n’ont pas échappé aux autorités. Le ministre Benjamin Dalle s’est récemment rendu sur place et a débloqué 250 000 euros pour la rénovation et l’aménagement du hall. Le contrat foncier de longue durée expire mi-2027, mais la ville de Courtrai est disposée à laisser Bolwerk utiliser le site pendant 20 ans supplémentaires. L’espace pour le développement des talents est garanti.
Bolwerk in Kortrijk is een culturele vrijhaven met de klemtoon op creatie, ontmoeting, verwondering en ecologie. De grote Bolwerkloods van een voormalige textielfabriek staat aan de rand van een bedrijventerrein aan het kanaal Kortrijk-Bossuit. Achter de grote poort schuilt een andere wereld. Een zomerbar, een kleine boomgaard en tuin die uitgeeft op het fietspad langs het water, en in de grote hal het atelier. Deze maakplek is het hart van Bolwerk waar ideeën en ontwerpen ontstaan. Geen overdaad aan schermen of elektronica, hier wordt alles gemaakt met tastbare materialen. Veelal op ambachtelijke wijze onder deskundige leiding van Servaas Benoît, schrijnwerker-artiest en broer van coördinator Ruben Benoît.
In 2005 groeide hier een eerste experimenteel jongerenproject met beeldend atelier, Cirque de Volonté. Zestig jongeren creëerden een nomadische muzikale circusvoorstelling. ‘We willen vooral een plek zijn waar mensen zich technisch en artistiek kunnen uitleven, waar dingen worden gemaakt voor de gemeenschap,’ vertelt Benoît. In het verleden zorgde Bolwerk voor enkele grote projecten in opdracht. Daar waren grote constructie-opdrachten bij, zoals de mobiele Uitwijken-karavaan. Of het woonwageneiland in La Petite Fabriek (Doornik) waarvoor afgedankte karren werden getransformeerd tot prachtige woonwagens. Voor GoneWest en voor Kortrijk werden hier mechanische reuzenpoppen geboren en ook alle meubilair ter plaatse komt uit eigen atelier.
In de werkplaats van Bolwerks nieuwe makers worden traditionele vaardigheden gecombineerd met een nieuw arsenaal aan tools. Het beeldend atelier is een constructie atelier met aandacht voor vakmanschap, techniek en recuperatie van materialen. De signatuur is onmiskenbaar no nonsense; esthetisch, functioneel en duurzaam. Zoals de bar op de etage, het systeem om water te recupereren, de plannen voor het terras en een residentieplek voor artiesten of collectieven. Onder de naam Jongbloed groeide een basiswerking. Laagdrempelig, experimenteel en gericht op podiumkansen en talentontwikkeling. Voor constructie & deco stelt Bolwerk haar ingericht atelier en maker expertise ter beschikking. In een eerste fase nodigen ze jongeren uit om mee te bouwen aan de inrichting van de Bolwerksite. In een tweede fase krijgen jongeren de kans om installaties, voorstellingen en objecten mee te bedenken en te bouwen voor de publieke ruimte.
Voor velen is het een kans om machines of materialen te hanteren die ze nog niet kennen. Ook technieken aanleren en oefenen met gereedschappen waar op school amper tijd voor is, kan hier. Benoît wijst op de metalen leuning van de passerelle: ‘Gemaakt door twee meisjes die graag wilden lassen en smeden.’
Van wie ze dat leren? Al doende, bij de ‘Blacksmiths’, een groepje jongeren dat samenwerkt met smid Jonas die er zijn smidse heeft. Ze wisselen kennis, materiaal en ervaring uit: peer to peer learning in de praktijk. Bolwerk vormt zo een spontaan lerend netwerk dat bestaat uit mensen met diverse talenten die doorheen de jaren de revue passeren als freelancer, op vrijwillige basis of als beroepskracht. Er is ruimte om te groeien, te experimenteren.
De Jongbloed-werking wil vrijwilligers actief betrekken bij het atelier. Via open werkmomenten leren ze het ontwerp- en maakproces van dichtbij en in de praktijk kennen. Ondernemingszin en participatie komen als vanzelf aan bod. Benoît: ‘We organiseren geen vrijblijvende workshops, maar ateliermodules waarbij de theorie in de praktijk wordt toegepast en vice versa.’ Geen oefeningen dus maar direct ‘voor echt’! Dat vergroot de toewijding en betrokkenheid van de jongeren als hun creaties daadwerkelijk worden gebruikt en deel uitmaken van een groter geheel. ‘We zijn omringd door een steeds groeiende community. Jongeren komen uit nieuwsgierigheid naar de Jongbloed-werking. Zo groeit stilaan een ecosysteem met onderlinge ondersteuning en expertise waar experiment een plaats heeft.’ Het aanbod van vakkennis en een uitgerust atelier voor de creatie en constructie van artistiek-technische installaties is vrij uniek. Het is een erg waardevolle ondersteuning voor (jonge) makers binnen de creatieve sector, altijd gericht op de publieke ruimte. ‘Artistieke uitwisseling staat centraal,’ aldus Benoît.
‘Maar ook professionele makers of compagnieën kunnen via de residentieplek voor langere tijd aan de slag in het atelier. Zo krijgt het Bolwerk atelier ook vorm als ontmoetingsplek voor makers, constructeurs en artiesten.’ Creatievelingen met een meer technisch profiel, of al wie zijn handvaardigheidskills wil verfijnen, vindt hier een plek èn materiaal. Bolwerk is duidelijk meer dan louter gedeelde atelierruimte voor wie thuis te weinig plaats heeft. De artistieke samenwerkingen zijn inhoudgedreven.
Dat belang en het unieke karakter van Bolwerk is ook de overheden niet ontgaan. Recent kwam Minister Benjamin Dalle op bezoek, hij voorziet 250.000€ voor de renovatie en herinrichting van de open hal. De erfpacht loopt midden 2027 af, maar de stad Kortrijk is bereid om Bolwerk nog twintig jaar de site te laten gebruiken. Ruimte voor talentontwikkeling gegarandeerd.

Juste de l’autre côté de la frontière, Le Cube est situé entre deux écoles, également sur le site d’une usine textile abandonnée, dans un quartier densément peuplé de Tourcoing. Le bâtiment – dont le nom fait référence à sa forme – a été acquis en 2015, avec le soutien de la Région, par une coopérative scolaire, dans le but de créer un centre éducatif au service de la communauté. L’atmosphère est très différente de celle de Bolwerk, mais l’état d’esprit est similaire, bien que Le Cube mette plus spécifiquement l’accent sur l’aspect éducatif.
Bertrand Lermytte, responsable et coordinateur du Cube, explique avec enthousiasme. “Dans cette région, le taux d’échec scolaire est élevé. Beaucoup de jeunes quittent l’école sans diplôme, le chômage est élevé dans cette région depuis des générations. Mais aussi ailleurs en France, en Europe, nous constatons que le système scolaire classique perd beaucoup de jeunes. L’éducation est tellement importante, mais son organisation est si complexe”. C’est pourquoi Lermytte et l’équipe du Cube veulent remettre l’éducation au service de tous et de la vie, au cœur de la société. Le système éducatif actuel ne prépare pas pleinement à une société et à un marché du travail changeants, complexes et difficilement prévisibles. Les professions en tension de 2023 n’existaient pas il y a vingt ans. Les profils très demandés aujourd’hui ne font pas l’objet d’une formation spécifique. C’est d’autant plus vrai pour les emplois techniques. Les compétences techniques ont aujourd’hui une durée de vie de deux ans maximum.
Il s’agit donc d’aiguiser les attitudes et l’envie d’apprendre de manière à ce que les personnes apprennent de manière efficace en permanence. Et de fournir l’endroit où cet apprentissage tout au long de la vie peut avoir lieu. Est-il judicieux de demander aujourd’hui à des jeunes de 15 ans quel métier ils souhaitent exercer plus tard ? Nous n’avons aucune idée aujourd’hui des profils professionnels qui seront les plus demandés dans cinq ans. Ce que nous savons, c’est que certaines compétences resteront nécessaires : la créativité, la coopération, la communication et l’esprit critique. Ce sont les conditions sine qua non pour trouver un emploi intéressant. En ce sens, nous devons reconnaître que le programme d’études proposé à l’école n’est qu’un moyen, et non un but. L’éducation pour l’avenir exige un nouveau regard sur l’apprenant, sur l’éducation et sur la place que nous accordons à l’éducation dans la société”, déclare Lermytte.
Le Cube ne veut en aucun cas porter atteinte à l’enseignement scolaire en classe, bien au contraire. L’expertise des enseignants, l’atmosphère et la structure d’une école sont très précieuses. Ce que Le Cube veut, c’est créer des opportunités. Donner la possibilité d’expérimenter. D’acquérir de l’expérience. De s’éloigner de l’atmosphère de l’école, de sa hiérarchie et de ses connotations éventuellement négatives. Apprendre d’une manière différente et complémentaire, par la pratique, dans un espace attrayant et très bien équipé. Un lieu, en outre, où la vie scolaire interagit avec le monde extérieur. Des entreprises, des organisations, des administrations viennent aussi au Cube pour travailler, faire des présentations ou tenir des réunions.
La transparence et le mélange de ces atmosphères sociales sont favorisés par la conception architecturale du bâtiment. Il est à la fois épuré, très vitré, high-tech et chaleureux, avec des pièces différentes pour une atmosphère distincte et une certaine tranquillité. Pas de bureaux d’écoliers ou de professeurs, mais des tabourets hauts dans des couleurs attrayantes, des meubles modulaires. Beaucoup d’écrans numériques et de gadgets, pas de manque d’équipements technologiques de pointe. L’équipement disponible ici est un rêve pour la plupart des écoles. Il est donc important d’inciter les jeunes à venir ici, de leur propre initiative ou en classe.
Le Cube permet à chacun de prendre en main son processus d’apprentissage, de l’école primaire jusqu’à l’âge (contesté) de la retraite. Ceux qui viennent ici en tant qu’apprenants changent progressivement de rôle et deviennent des instructeurs, des superviseurs pratiques ou des coachs qui enseignent en même temps à d’autres personnes. Le plaisir de créer et de travailler ensemble pour trouver de nouvelles idées est également mis à l’honneur. Réparti sur quatre étages, le Cube facilite tous les types de projets, depuis les premiers concepts jusqu’à la communication dans la phase finale. Au deuxième étage, les salles de classe disponibles sont dédiées au développement durable et à la créativité. Le studio de design, situé au dernier étage, permet d’élaborer des concepts visant à relever, explorer et comprendre les défis sociaux, économiques et écologiques. Au niveau 1, les concepts sont testés et évalués par des utilisateurs potentiels. Ce qui mérite d’être développé est réalisé sous forme de prototype au rez-de-chaussée dans l’un des FabLabs. On y trouve des équipements de haute technologie pour presque tous les secteurs de l’industrie manufacturière. Dans l’atelier du menuisier, des tables de chevet faites à la main attendent d’être terminées. Dans la pièce voisine se trouvent d’impressionnantes machines industrielles pour le travail du métal, qui sont également utilisées par des entreprises voisines. La combinaison d’équipements de haute technologie et d’outils pour l’artisanat et les compétences techniques est rafraîchissante et attrayante pour tous les niveaux de formation. Enfin, c’est au sous-sol que vous pourrez lancer votre produit ou votre idée dans le monde et créer un engouement autour d’elle. Avec un studio d’enregistrement ultramoderne doté d’une clé verte, d’une véritable salle de cinéma et d’un studio de sonorisation avec un espace d’édition pour les webinaires, les podcasts et les clips vidéo, toute communication est vouée à être couronnée de succès.
L’infrastructure du Cube est stupéfiante ; une oasis de possibilités d’expérimenter, de créer et d’apprendre. Lermytte parle d’”apprentissage hybride”. Un terme qui va bien au-delà des cours en ligne, mais qui relie et enrichit l’enseignement classique avec le monde “réel” apporté ici. Un centre d’apprentissage, plaque tournante de l’innovation et de l’éducation pour l’avenir, qui reste de taille humaine malgré sa technologie brillante, ses nombreux écrans et son design épuré. Il est frappant de voir à quel point tout a l’air propre et neuf. Des colonies de vacances aux déjeuners produits ou aux réunions d’équipe, en passant par le co-working ou les hackathons, le cinéma d’animation, les robots ou la fabrication de meubles, tout est possible au Cube. Lermytte, coordinateur et directeur de la formation, n’a pas de discours marketing, mais il est imprégnée de la mission pédagogique et des opportunités d’avenir que Le Cube entend offrir à la communauté de Tourcoing et bien au-delà. L’équipe de soutien qui veille également à ce que l’âme du Cube reste dans le Cube aurait besoin d’être renforcée pour tirer le meilleur parti de toutes les installations.
Net over de grens ligt Le Cube ingesloten tussen scholen, eveneens op de site van een verlaten textielfabriek, in een dichtbevolkte wijk van Tourcoing. Het gebouw – de naam verwijst naar de vorm ervan – werd in 2015 met steun van de Région verworven door een scholencoöperatie met de bedoeling er een pedagogisch centrum in dienst van de gemeenschap te vestigen. Heel anders van sfeer dan Bolwerk maar au fond met een gelijkaardige ingesteldheid, al ligt de nadruk bij Le Cube sterk op het onderwijsaspect.
Bertrand Lermytte, verantwoordelijke en coördinator van de Cube licht toe met grote gedrevenheid. ‘In deze regio is de schooluitval groot. Veel jongeren verlaten de schoolbanken zonder diploma, de werkloosheid is al generaties hoog in deze streek. Maar ook elders in Frankrijk, in Europa zien we dat het gangbare schoolsysteem veel jongeren kwijtraakt. Onderwijs is zo belangrijk, maar de organisatie ervan is complex.’ Daarom wil Lermytte met het team van Le Cube onderwijs opnieuw voor iedereen en levenslang beschikbaar maken, in het hart van de samenleving. Het educatieve systeem van vandaag bereidt niet helemaal voor op een maatschappij en arbeidsmarkt die veranderlijk, complex en moeilijk te voorspellen zijn. De knelpuntberoepen van 2023 bestonden twee decennia geleden nog niet. Profielen die nu zeer gegeerd zijn, hebben geen specifieke opleiding die er naartoe leidt. Dat geldt des te meer voor technische jobs. Technische competenties hebben op vandaag een duurzaamheid van maximaal twee jaar. Het komt er dus op aan om de attitude en leergierigheid zo aan te scherpen dat mensen effectief blijvend bijleren. En de plek te voorzien waar die permanente bijscholing kan plaatsvinden. Heeft het zin om vandaag aan vijftienjarigen te vragen welke job ze later willen uitvoeren? We hebben nu nog geen idee welke jobprofielen over vijf jaar erg gegeerd zullen zijn. Wat we wel weten, is dat bepaalde competenties noodzakelijk zullen blijven: creativiteit, samenwerken, communicatie en een kritische geest. Dat zijn de grondvoorwaarden om een zinvolle job te vinden. ‘In die zin moeten we erkennen dat de leerstof die op school wordt aangeboden eerder een middel is, geen einddoel. Onderwijs voor de toekomst vergt een nieuwe blik op de leerling, op de opleiding en op de plaats die we aan onderwijs geven in de samenleving,’ aldus Lermytte.
De Cube wil geenszins het klassikale schoolonderwijs ondermijnen, in tegendeel. De expertise van leerkrachten, de sfeer en structuur van een school zijn zeer waardevol. Wat Le Cube wil, is mogelijkheden scheppen. Kansen geven om te experimenteren. Om ervaring op te doen. Om even weg te zijn uit de schoolsfeer met zijn hiërarchie en mogelijk negatieve connotaties. Om op een andere aanvullende manier te leren al doende, in een aantrekkelijke en zeer goed geëquipeerde ruimte. Een plek bovendien waar het schoolleven in aanraking komt met de wereld daarbuiten. Ook bedrijven, organisaties, overheidsinstanties komen in Le Cube werken, presentaties of meetings houden. De transparantie en het in elkaar vervloeien van die maatschappelijke sferen wordt bevorderd door de architecturale inrichting van het gebouw. Die is strak, met veel glas, high tech accommodatie en toch knus met verschillende ruimtes voor een eigen sfeer en rust. Geen schoolbanken of leraarsbureau, maar hoge krukken in aantrekkelijke kleuren, modulair meubilair. Veel digitale schermen en snufjes, aan hypermoderne technologische uitrusting ontbreekt het geenszins. Wat hier aan equipment voorhanden is, daar kunnen de meeste scholen alleen maar van dromen. Het is dan ook zaak jongeren tot hier te krijgen, op hun eigen initiatief of in klasverband.
Le Cube laat mensen hun leerproces zelf in handen nemen, van de lagere school tot voorbij de (gecontesteerde) pensioenleeftijd. Wie hier als lerende komt, wisselt gaandeweg van rol en wordt tegelijk instructeur, praktijkbegeleider of coach die anderen iets bijleert. Ook het plezier van creëren en samenwerken om tot nieuwe ideeën te komen krijgt alle ruimte. Gespreid over vier verdiepingen faciliteert de Cube alle mogelijke projecten, van pril concept tot communicatie in de eindfase. Op de tweede verdieping staan de beschikbare lokalen in het teken van duurzame ontwikkeling en creativiteit. Concepten bedenken om sociale, economische en ecologische uitdagingen aan te gaan, ze te exploreren en te begrijpen, dat kan in de Design Studio op de bovenste verdieping. Daaronder op niveau 1 worden concepten uitgetest en geëvalueerd door mogelijke gebruikers. Wat het ontwikkelen waard is, wordt op de gelijkvloerse verdieping in een van de FabLabs verwezenlijkt als prototype. Hier vinden we high tech uitrusting voor zowat elke tak van productie-industrie. In het schrijnwerkersatelier wachten handgemaakte nachtkastjes op afwerking. In de aanpalende ruimte staan indrukwekkende industriële machines voor metaalbewerking die ook door omliggende bedrijven worden gebruikt. De combinatie van hoogtechnologische uitrusting en de tools voor ambachtelijke en technische vaardigheden is verfrissend en uitnodigend voor elke opleidingsachtergrond. Je product of idee uiteindelijk de wereld insturen en er buzz rond creëren, dat gebeurt in de kelderverdieping. Met een state of the art opnamestudio met green key, een heuse cinemazaal en geluidstudio met montageruimte voor webinars, podcasts en videoclips moet elke communicatie wel een succes zijn.
De infrastructuur van Le Cube is verbluffend; een oase aan mogelijkheden om te experimenteren, te maken en te leren. ‘Hybride leren’ noemt Lermytte het. Een term die veel verder gaat dan online lessen, maar die het klassieke onderwijs verbindt en verrijkt met de ‘echte’ wereld die hier wordt binnengebracht. Een leercentrum, hub van innovatie en educatie voor de toekomst die ondanks de glanzende technologie, de vele schermen en het strakke design toch op menselijke maat blijft. Het valt op hoe netjes en gloednieuw alles erbij ligt. Van vakantiekampen tot productlaunches of teammeetings, co-working of hackatons, animatiefilm, robots of meubels maken, in Le Cube is alles mogelijk. Coördinator en vormingsdirecteur Lermytte vertelt geen gladde marketingpraatjes maar is doordrongen van de pedagogische missie en de ‘future proof’ mogelijkheden die Le Cube wil bieden aan de gemeenschap van Tourcoing en ver daarbuiten. Het ondersteunend team dat net zo die missie bewaakt om de ziel in de Cube te houden, kan wel wat versterking gebruiken voor het optimaal benutten van alle faciliteiten.

On ne soulignera jamais assez l’importance des tiers lieux comme Bolwerk et Le Cube. Des lieux comme ceux-ci, qui se situent quelque peu en marge des structures dominantes, sont très attrayants pour de nombreux jeunes créateurs en raison de leur position non conventionnelle. Plus encore, ces “troisièmes lieux”, où la liberté est plus grande et où la “vraie vie” est plus concrètement présente que dans les contextes scolaires, parviennent peut-être à faire jaillir une étincelle pour de nombreux jeunes. Qu’il s’agisse d’un centre d’inspiration, d’un atelier créatif, d’un passe-temps intéressant, d’un environnement d’apprentissage hybride… Avant tout, ces lieux offrent des possibilités de développement personnel, d’innovation et de créativité. Se voir offrir des opportunités d’apprentissage et un espace littéral sans pression de performance, faire partie d’un ensemble plus vaste et découvrir de nouvelles perspectives, compétences et amis, ce n’est pas évident pour beaucoup de jeunes, mais c’est d’une importance capitale.
La visite de ces tiers lieux bourdonnants d’activité donne envie de s’y mettre à son tour. Peut-être que l’avenir se dessine vraiment dans les ateliers de ces créateurs. Car ceux qui s’y rendent y sont accueillis et disposent de ressources solides qui prennent le créateur au sérieux. En même temps, chaque utilisateur s’engage à en prendre soin, à rester impliqué dans son propre processus d’apprentissage et dans le fonctionnement du lieu. Après tout, la notion de “future proof” ne se réfère pas seulement aux applications technologiques et numériques, mais aussi à la revalorisation de l’artisanat. Tiers lieux – ateliers sont des pôles d’audace et de créativité pour une communauté confrontée aux défis de son temps.
Het belang van tiers lieux als Bolwerk en Le Cube kan niet genoeg benadrukt worden. Plekken als deze die wat in de marge van de gangbare structuren staan, vormen vanuit hun onconventionele positie een heel aantrekkelijke aanvulling voor veel jonge makers. Meer nog, wellicht slagen deze ‘derde plekken’ waar meer vrijheid heerst en het ‘echte leven’ tastbaarder aanwezig is dan in schoolcontexten, erin om bij veel jongeren een vonk te doen overslaan. Noem het inspiratiehub, creatief atelier, zinvolle hobby, hybride leeromgeving… Deze plekken geven vooral ruimte aan mogelijkheden tot zelfontplooiing, tot innovatie en creativiteit. Zonder prestatiedruk leerkansen en letterlijk ruimte krijgen, deel uitmaken van een groter geheel en nieuwe inzichten, vaardigheden en vrienden leren kennen, het is voor veel jongeren niet evident maar van kapitaal belang.
Een bezoek aan deze tiers lieux die gonzen van de bedrijvigheid geeft zin om er zelf aan de slag te gaan. Misschien wordt in deze makersateliers de toekomst wel echt vormgegeven. Omdat wie er over de vloer komt, wordt aangesproken en degelijke middelen ter beschikking krijgt die de maker au serieux nemen. Tegelijk engageert elke gebruiker zich om er mee zorg voor te dragen, om betrokken te blijven bij hun eigen leerproces en de werking van de plek. ‘Future proof’ slaat immers niet louter op technologische en digitale toepassingen, maar net zo goed op geherwaardeerd vakmanschap. Tiers lieux – ateliers zijn knooppunten van durf en creativiteit voor een gemeenschap die aankijkt tegen de uitdagingen van de tijd.
Reportage: Virginie Platteau
Traduction: Saskia Tartrat
Talent à l’honneur
Nous voulons mettre les talents émergents sur le devant de la scène à travers une série de portraits de créateurs dans les régions du GECT Flandre occidentale / Flandre – Dunkerque – Côte d’Opale et du GECT Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai.
Makers in de kijker
Wij willen opkomend talent op de kaart zetten door een reeks portretten en beschouwingen over makers in de regio’s van de EGTS West-Vlaanderen / Flandre – Dunkerque – Côte d’Opale en de EGTS Eurometropool Lille-Kortrijk-Tournai.
Une coproduction de – Een coproductie van Flandres Télévision, Bolwerk & Transforum. Avec le soutien de – Met steun van Région Hauts-de-France & Vlaamse Overheid.
