« Je ne paie pas mon loyer avec des burgers »

Originaire de Lille, Margot Demeurisse, 34 ans, a choisi de faire de l’humour son métier. Prendre confiance, rencontrer les bonnes personnes, se faire respecter… L’ancienne employée de la SNCF, adoubée par l’humoriste Haroun, raconte les premières étapes d’un parcours professionnel dans le stand up.

On vous connaissait sous le pseudo Margot Winch, il y a encore quelques mois. Pourquoi avez-vous repris votre nom ?

C’est une histoire de confiance. Quand je me lance dans la comédie à Paris en 2014, je viens d’être embauchée à la SNCF. J’avais pris le pseudo « Margot Winch » pour me cacher. Mais le stand up, c’est la vérité, donc commençons par la base en donnant son vrai nom.

Parce qu’en réalité, vous n’avez pas commencé par le stand up…

J’ai un parcours assez décousu. J’ai commencé à travailler à 17 ans et à 24 ans, j’ai eu une grosse remise en question de ma vie. J’étais très introvertie, seuls les personnes avec lesquelles j’étais en confiance me voyaient comme celle qui amusait la galerie. Les gens de mon entourage m’ont encouragé à faire de la scène, dont une de mes anciennes belles-mères. Tous les dimanches, à l’époque de l’émission « On ne demande qu’à en rire », elle me disait « Margot, va chez Ruquier ! » J’ai fini par prendre des cours de café théâtre à Paris. J’avais la chance d’être alternante à la SNCF, ce qui me permettait d’aller quand je voulais à Paris pour quelques euros. Je ne connaissais personne là-bas, ça me rassurait. Je n’avais même pas dit à mon copain que je jouais.

« Ik betaal mijn huur niet met hamburgers »

Margot Demeurisse is 34, komt uit Rijsel en heeft van humor haar beroep gemaakt. Geloven in jezelf, de juiste mensen ontmoeten, respect afdwingen… De ex-werkneemster van SNCF, bewierookt door de komiek Haroun, vertelt over haar eerste professionele stappen in de wereld van de stand-up.

Tot enkele maanden geleden kenden we jou onder het pseudoniem Margot Winch. Waarom gebruik je nu terug je eigen naam?

Dat is gewoon een kwestie van zelfvertrouwen. Toen ik in 2014 in Parijs met comedy ben gestart, was ik net aangenomen bij SNCF. Ik gebruikte het pseudoniem Margot Winch om me erachter te verschuilen. Maar stand-up, dat draait rond waarheid, dan kan ik maar beter het goede voorbeeld geven en mijn echte naam gebruiken.

Maar eigenlijk ben je niet echt begonnen met stand-up…

Ik heb inderdaad een nogal raar parcours achter de rug. Ik ben beginnen werken op mijn 17^de en toen ik 24 was, kwamen de grote levensvragen naar boven. Ik ben heel introvert. Alleen de mensen die ik vertrouwde, zagen me als iemand die er de ambiance weet in te brengen. Mijn omgeving, onder wie één van mijn vroegere schoonmoeders, moedigde me aan om het podium op te stappen. Elke zondag tijdens de uitzending ‘On ne demande qu’à en rire’, zei ze me: “Margot, ga naar Ruquier! » Uiteindelijk ben ik aan een kleinkunstopleiding begonnen in Parijs. Ik kreeg de kans om stage te lopen bij SNCF. Daardoor kon ik voor enkele euro’s naar Parijs over en weer reizen. Ik kende daar niemand en dat vond ik best geruststellend. Ik had zelfs niet aan mijn vriend verteld dat ik optredens deed.

Que s’est-il passé lorsque vous avez franchi cette première barrière ?

La première fois que je suis montée sur scène, je me suis dit « Wouah ! c’est là que je veux être ! »  Une sorte de coup de foudre, une évidence. J’ai pris des cours pendant un an, j’ai écrit mes premiers textes rapidement, puis mon premier spectacle. Sans que je le veuille vraiment, on a parlé de moi et j’ai été programmée assez vite dans un petit théâtre qui s’appelait La Cible. C’était un ancien peepshow de Pigalle, la scène était à 360°, ils avaient juste enlevé la barre de poledance. Des personnes de l’humour en France m’ont ensuite mis le pied à l’étrier. J’ai eu la chance de représenter la France dans un festival francophone. J’ai été accompagnée par des personnes qui sont un peu des producteurs, des diffuseurs, qui attendent des choses de toi. Et je pense que je n’étais pas prête à ce moment-là. Ou alors, ils voulaient faire de moi quelqu’un que je n’étais pas. Je ne voulais pas encore en vivre, ça n’a jamais été un moteur. Avec cette histoire d’intermittence, je n’avais pas envie de faire ça pour courir après des cachets. Il me manquait de la confiance en moi, savoir qui j’étais. Je sais, ça fait un peu développement personnel…

Comment cette confiance est-elle venue ?

Je n’aimais pas être dans l’impro, je préférais avoir le nez dans mes textes.  Mais en animant des plateaux, j’ai dû me connecter avec les gens, et ça c’est essentiel pour le stand up. Au début, c’était laborieux, et plus tu fais, plus tu gagnes en confiance. Tu t’aguerris quand tu dois jouer devant un public qui mange des burgers. Avec le stand up, j’ai recommencé de zéro. Ce n’est pas le même instrument que la comédie. Dans la forme, il y a une rupture. J’écrivais beaucoup, parfois je faisais des exercices de style, des parodies, mais dans le fond, c’est toujours de l’humour d’observation, de satire et de cynisme. Je ne cherche pas à plaire. J’écris tous les jours, c’est viscéral. On avait tendance à me dire que ça dénotait, mais je voulais ressembler à tout le monde. Aujourd’hui, c’est moi et j’ai envie de m’accepter.

L’humour, aujourd’hui, c’est votre métier ?

J’en vis depuis un an, je suis intermittente. Je ne veux pas que le cachet soit le moteur, mais c’est important de se rappeler que c’est un travail, ça demande une rémunération. Je refuse, sauf pour de l’associatif, que des gens prennent des billets sur le dos de l’artiste et que l’artiste ne soit pas payé. Quand tu n’es pas connu, il y a pas mal de précarité dans le stand up. Quand je valide des contrats, il faut que j’explique que faire des blagues, c’est une prestation, comme un réparateur de vélo ou un magicien. Récemment, j’ai reçu un appel d’un gars qui lance un projet, il veut bosser avec moi, il aime ce que je fais, et il me dit « par contre, ce ne sera pas rémunéré, mais tu auras de la visibilité… » Mais merde ! C’est comme quand sur une scène on te dit « il n’y a pas de chapeau mais vous aurez droit à un burger… » Ouais, mais je ne paye pas mon loyer avec des burgers.

Quelle place prennent les réseaux sociaux dans votre discipline ?

J’ai mis du temps à l’accepter, mais on le sait, une vidéo peut devenir un buzz. La bonne vidéo au bon moment, ça peut déclencher ta carrière. Inès Reg avait huit ans de scène et un jour, elle poste sa vidéo avec les paillettes, et derrière elle fait l’Olympia. Il faut oser s’exposer en vidéo, c’est pas simple, surtout avec des réseaux sociaux qui peuvent être bons comme mauvais. En 2017, une pote m’a poussé à ouvrir un compte Instagram. Heureusement, car ça m’aide beaucoup. Souvent les humoristes vont publier des moments d’impro pour éviter de lâcher des blagues de leur spectacle. Si ton impro est réussie, ça te permet de montrer que t’es marrant sans donner du contenu gratuitement.

Un passage à la télévision, ça se ressent sur le nombre de followers ?

J’ai fait Pasquinade avec Haroun. C’était ma première expérience télé. Et je suis aussi passé dans une émission sur France 4. Ça ne t’apporte pas forcément beaucoup plus de followers, mais je mets cette expérience sur mon CV artistique, ça pèse un peu quand je dois écrire pour des entreprises. Ça donne une crédibilité, même auprès d’autres humoristes.

Vous êtes très active pour organiser des plateaux de stand up à Lille…

L’idée, c’était d’avoir un lieu où l’on puisse jouer au moins une fois par semaine. On a commencé avec ke Golri Comedy à La Griffe. A part le Spotlight, il n’y avait pas grand’chose. On gère tout avec notre compte Insta. Ensuite, ce sont les lieux qui nous ont démarché sur les réseaux. Aujourd’hui, on organise quinze soirées dans le mois. Un collectif nantais m’a beaucoup inspiré en créant Le Micro. Ils ont acheté un petit local, c’est plein tous les soirs. Les artistes sont payés à chaque fois. Et tous ces humoristes ont chacun leur plateau, donc en une semaine, j’avais un ou deux plateaux par soir. Je trouvais ça intéressant de jouer tous les soirs à Nantes, de rentabiliser mon voyage, de connaître plein de lieux, de rencontrer des gens, et il y a cet esprit colonie de vacances. Quand tu vois les copains toute la semaine… J’ai voulu créer cela à Lille. Je veux créer du lien. Quand on passe une soirée, j’ai envie qu’on soit tous cools et gentils.

La Belgique est également une source d’inspiration…

À Bruxelles, le collectif What the fun organise des plateaux dans des lieux bondés de monde. Il y a une charte de bonne conduite des artistes… J’en ai fait une aussi. Tu t’engages à arriver au moins trente minutes avant de monter sur scène, tu préviens l’organisateur si tu as un double booking… Il y a des propos qu’on ne tolère pas, tout ce qui est raciste, antisémite, homophobe… Tu gères ton temps de passage.

On s’entend très bien avec des nanas de Bruxelles qui ont créé leur comedy club. On va programmer leur spectacle à Lille, je vais jouer là-bas…C’est même plus simple de jouer en Belgique plutôt qu’en France. Ça se fait de manière évidente.

C’est quoi, votre ambition dans le stand up ?

J’aimerais bien en vivre sans me poser trop de questions. Avoir l’esprit libre et être constamment sur des projets qui me stimulent et me font voyager.

En eens je die eerste drempel had overwonnen, wat gebeurde er dan?

De eerste keer dat ik op scène stond, had ik zoiets van “Wow, dit is waar ik wil zijn!” Een echte coup de foudre zeg maar. Ik nam een jaar lang lessen, werkte als bezeten aan mijn eerste teksten, en maakte mijn eerste voorstelling. Voor ik het goed en wel doorhad, begonnen mensen over mij te babbelen en werd ik al snel geboekt in een klein theater, La Cible. Dat was een vroegere peepshow in Pigalle met een 360° podium waar ze nog maar net de danspaal hadden weggehaald. Een aantal mensen uit de Franse comedyscene hielpen me daarna op weg. Ik kreeg de kans om Frankrijk te vertegenwoordigen op een Franstalig festival. Ik werd gepusht door producers, omroepen, enfin, mensen die iets van mij verwachtten. En ik denk dat ik daar op dat moment gewoon niet klaar voor was. Ofwel wilden ze van mij iemand maken die ik niet was. Ik wilde er toen mijn boterham nog niet mee verdienen, dat was nooit mijn drijfveer geweest. Dat ‘zijsprongetje’ was nooit bedoeld om het grote geld na te jagen. Ik had gewoon geen zelfvertrouwen, moest nog uitzoeken wie ik was. Dat hoort bij volwassen worden zeker?

Hoe ben je dan wel beginnen geloven in jezelf?

Ik heb me nooit goed gevoeld bij improvisatie, ik duik liever diep in mijn teksten. Maar toen ik zalen moest entertainen, moést ik wel contact maken met het publiek, en dat is essentieel voor stand-up. In het begin liep dat moeizaam, maar hoe meer je het doet, hoe meer zelfvertrouwen je krijgt. Moeten spelen voor een publiek dat hamburgers zit te eten, daar word je wel gehard van. Met stand-up ben ik van nul begonnen. Dat is een heel andere discipline, vormelijk is er dus een breuk met wat ik ervoor deed. Vroeger schreef ik veel, soms maakte ik stijloefeningen, parodieën, maar het kwam altijd wel neer op observationele humor, satire en cynisme. Ik wil niet behagen. Ik schrijf alle dagen, dat zit gewoon in mij. Mensen zeiden me wel eens dat ik uit de toon viel, maar ik wou gewoon zoals iedereen zijn. Vandaag sta ík hier, en ik vind mezelf best oké.

Humor, is dat vandaag jouw beroep?

Ik verdien er al een jaar mijn brood mee, met tussenpozen. Ik wil niet dat het honorarium mijn drijfveer wordt, maar ik vind het wel belangrijk om mezelf te blijven voorhouden dat het om een job gaat, dat ervoor moet worden betaald. Voor non-profits wil ik wel een uitzondering maken, maar ik vind het niet kunnen dat mensen geld verdienen op de kap van artiesten zonder dat die artiesten zelf betaald worden. Wanneer je nog niet bekend bent, is de wereld van de stand-up best wel onzeker. Als ik over contracten onderhandel, moet ik uitleggen dat grapjes maken een prestatie is, net zoals iemand die fietsen herstelt of een goochelaar. Onlangs nog belde een gast mij die een project aan het opstarten was. Hij hield van mijn werk en wou mij mee aan boord. Hij kon er wel niet voor betalen maar “ik zou er visibiliteit door krijgen”. Shit zeg, dat is alsof ze je op het podium zouden vertellen: je verdient niks maar je krijgt wel een gratis hamburger. Ik kan mijn huur toch niet betalen met een paar hamburgers?

Welke rol spelen sociale netwerken in jouw beroep?

Het heeft een tijdje geduurd voor ik me daarbij wou neerleggen maar weet je, een videofilmpje kan echt wel een buzz creëren. De juiste video op het juiste moment, dat kan je carrière echt lanceren. Inès Reg was al acht jaar aan het optreden en op een dag post ze een filmpje over paillettes, en daarna staat ze in de Olympia. Je moet jezelf durven blootgeven in een filmpje. Ik vind dat niet evident, en al zeker niet op sociale media die zowel goed als kwaad kunnen uitdraaien. In 2017 pushte een vriend mij om een Instagramaccount aan te maken, en gelukkig, want dat heeft me echt vooruitgeholpen. Komieken posten vaak improvisaties om nog niet te veel van hun theatershows te moeten prijsgeven. Is je improvisatie geslaagd, dan kan je zo tonen dat je grappig bent zonder dat je gratis content weggeeft.

Een televisieoptreden, heeft dat invloed op het aantal volgers?

Ik heb samen met Haroun Pasquinade gedaan. Dat was mijn eerste tv-ervaring. En ik heb ook nog in een show gestaan op France 4. Dat brengt niet meteen veel meer volgers op maar ik kan die ervaring wel op mijn artistiek cv zetten, en dat speelt toch mee als ik voor bedrijven schrijf. Dat geeft je meer credibiliteit, ook bij andere komieken.

Je bent erg actief in het organiseren van stand-up shows in Rijsel…

De idee was om een plek te hebben waar je minstens één keer per week kan spelen. We zijn begonnen met de Golri Comedy in La Griffe. Behalve de Spotlight was er eigenlijk niet veel. We regelen alles via onze Instagramaccount. En daarna zijn de venues zelf komen aankloppen. Vandaag organiseren we 15 avonden in een maand. Ik heb bij het uitbouwen van Le Micro veel inspiratie gehaald bij een collectief uit Nantes. Zij kochten een klein zaaltje, dat nu elke avond stampvol zit. De artiesten worden telkens betaald. En elke komiek heeft zijn eigen set, dus in één week speelde ik één à twee sets per avond. Dat loont de moeite om elke avond in Nantes op te treden: je haalt het maximum uit je reis, je leert heel wat nieuwe plekken kennen, je ontmoet veel mensen, en er hangt zo’n beetje de sfeer van een vakantiekamp. Als je de hele week door je vrienden ziet… Ik wou zoiets ook in Rijsel opzetten. Ik wil een band creëren. Als we een avond samen doorbrengen, dan wil ik graag dat iedereen aardig en chill is.

België is ook een bron van inspiratie…

In Brussel heb je het collectief What the fun, dat events organiseert op drukke plaatsen. Ze hebben een charter rond goed gedrag voor artiesten. Ik heb er ook eentje gemaakt. Je engageert je om er te zijn minstens een halfuur voor dat je de scène op moet, je verwittigt de organisator als je een dubbele boeking hebt,… En sommige zaken kunnen gewoon niet door de beugel, zoals alles wat ruikt naar racisme, antisemitisme of homofobie. Je beheert je eigen tijd.

Ik kan het goed vinden met een paar meiden uit Brussel die hun eigen comedyclub uit de grond hebben gestampt. Ik ga hun voorstelling hier in Rijsel programmeren, ik speel omgekeerd bij hen. Dat loopt gewoon vanzelf, het is eigenlijk nog makkelijker om op te treden in België dan in Frankrijk.

Wat wil je nog graag bereiken in stand-up?

Ik wil er gewoon van kunnen leven zonder me al te veel vragen te stellen. Een open geest hebben en altijd bezig kunnen zijn met projecten die me stimuleren en me de wereld laten zien.

Talent à l’honneur

Nous voulons mettre les talents émergents sur le devant de la scène à travers une série de portraits de créateurs dans les régions du GECT Flandre occidentale / Flandre – Dunkerque – Côte d’Opale et du GECT Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai.

Makers in de kijker

Wij willen opkomend talent op de kaart zetten door een reeks portretten en beschouwingen over makers in de regio’s van de EGTS West-Vlaanderen / Flandre – Dunkerque – Côte d’Opale en de EGTS Eurometropool Lille-Kortrijk-Tournai.

Une coproduction de – Een coproductie van Flandres Télévision, Bolwerk & Transforum. Avec le soutien de – Met steun van Région Hauts-de-France & Vlaamse Overheid.