Les étudiants AFS découvrent l’Eurométropole 

« Waouh ! Ça y est, je suis en Europe ! » C’est ce que s’est dit Gabriel, un étudiant AFS brésilien lorsqu’il est arrivé à Courtrai à la mi-août. Voilà le genre d’impact que peut avoir notre ville centrale sur ceux qui arrivent de l’autre bout du monde. Je l’ai rencontré par une journée de septembre particulièrement chaude…

AFS est une organisation internationale sans but lucratif qui a commencé à organiser des programmes d’échange au lendemain des deux Guerres mondiales. L’organisation est née de l’American Field Service, un groupe d’ambulanciers volontaires actifs dans le monde entier pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Elle repose sur l’idée qu’à travers l’apprentissage interculturel, nous pouvons créer un monde tolérant et pacifique. Il existe différents programmes, mais la formule la plus populaire chez nous est celle où des élèves du secondaire sont hébergés dans une famille d’accueil pendant un an ou un trimestre. 

Fin août, les tout nouveaux étudiants AFS en provenance du Portugal, de la République dominicaine, de la Thaïlande, mais également de la Wallonie sont arrivés dans leur famille d’accueil. C’était aussi le cas de Gabriel, originaire de Lajeado, une ville de 72 000 habitants située dans le sud du Brésil. Il était impatient de rencontrer sa famille d’accueil. Gabriel s’est retrouvé au sein d’une jeune famille de Hollebeke, où il a directement fait la connaissance de son petit frère d’accueil d’un an et demi. Il a trouvé ça formidable. « Parfois c’est un peu difficile, mais c’est tellement cool de voir comment il s’ouvre à moi en peu de temps, et qu’il est à chaque fois content de me voir », raconte-t-il. 

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Hollebeke est un village de 800 habitants où il n’y a pas beaucoup d’animation, mais Gabriel apprécie le calme et la tranquillité. Cela lui permet de s’adonner à son occupation préférée : la lecture. Il lit principalement des romans de Dostoïevski et des livres d’histoire. Ce qui explique que la ville d’Ypres frappe tellement son imagination. Au cours de sa première semaine à Hollebeke, il se rendait tous les jours à Ypres à vélo. « Je n’en n’avais jamais assez de ces beaux bâtiments. C’est une si belle ville, difficile d’imaginer qu’il y a 100 ans, c’était le chaos… je trouve ça fascinant. » Même si les vacances d’été sont terminées, il fait quotidiennement l’aller-retour à vélo (9 km dans les 2 sens) vers le collège d’Ypres. « Je ne me lasse pas de cette route ! » 

Deux fois par semaine, il se rend à Courtrai en train pour les cours de néerlandais. La distance ne le dérange pas. « J’adore le train », explique-t-il, « si je dois attendre, je prends un livre et j’écoute un peu de musique. Je peux vraiment en profiter. » Après les cours, il part à la découverte de Courtrai avec ses amis de l’AFS, allant du centre commercial « K » au Wafel atelier, ou à la recherche de petits cafés sympas. 

L’Eurométropole compte trois organisations AFS indépendantes : une française, et depuis la création des communautés culturelles, une wallonne et une flamande. Chacune de ces trois organisations couvre différentes régions. Gabriel fait partie des Kippetjes, les étudiants de la région KIP (Kortrijk, Ieper, Poperinge). 

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Ensemble, ces organisations accueillent chaque année une cinquantaine d’étudiants du monde entier. Toutefois, cette structure organisationnelle rend les contacts au-delà des frontières nationales et linguistiques un peu difficiles. « Je connais quelques étudiants brésiliens qui habitent pas très loin d’ici, dans des familles d’accueil wallonnes. Mais si je les connais, c’est parce que nous sommes venus ici ensemble », explique Gabriel. Jusqu’à présent, il n’a pas non plus eu de contact avec les étudiants français. Pourtant, Hollebeke se situe à deux pas de la frontière wallonne et non loin de la frontière française. « Je suis allé au-delà de la frontière française une fois à vélo, mais cela n’a duré qu’une minute. Je ne peux donc pas vraiment dire que je suis allé en France, ce serait un peu exagéré, » dit-il en riant. Lille est toutefois la ville prioritaire sur sa liste d’excursions. 

À l’école, Gabriel n’a aucune difficulté à se faire de nouveaux amis, mais lorsque je lui demande quelle est la principale différence avec sa région, il m’explique que c’est la façon dont nous interagissons. Les relations fonctionnent tout à fait différemment et les gens sont beaucoup plus formels ici. « Au Brésil, les gens viennent vers vous. Ici, c’est à vous d’aller vers eux. J’ai dû m’y habituer, la familiarité au Brésil permet de faire plus facilement connaissance. »  

Pour terminer, je lui ai également demandé quel était son plat belge favori, et comme la plupart des étudiants AFS, il a évidemment répondu qu’il s’agissait des frites. « Vous ne savez pas ce que signifie AFS ? » « Another Fat Student. », a-t-il ajouté en riant.

Margot Vanmarcke

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